Témoignages – Premières double diplômées en génie électrique
Claire Guillet et Charlène Dibourg, 23 et 24 ans, sont parmi les premières à obtenir le double diplôme en génie électrique avec la Hochschule de Karlsruhe. Elles viennent de soutenir leur PFE à l’INSA Strasbourg après 3 semestres en Allemagne. Entretien croisé avec ces deux étudiantes brillantes qui ont toutes deux obtenu la note de 19 !
Qu’est-ce qui vous a motivées à entreprendre le double diplôme avec l’Allemagne ?
Claire – Mon attrait pour la langue allemande, que j’ai choisie en première langue au lycée. J’ai suivi la filière DeutschINSA pour conjuguer mes compétences d’ingénieur avec mes compétences linguistiques.
Il n’existait pas de double diplôme en génie électrique. Avec 5 camarades de DeutschINSA, nous avons manifesté notre intérêt auprès de nos enseignants et de l’administration de l’INSA pour la création d’un double diplôme avec l’Allemagne. Nous sommes la première promotion à en être diplômée.
Charlène – Les opportunités de carrière, la diversité culturelle, la découverte d’autres systèmes d’enseignement et de fonctionnement d’entreprise m’ont motivée. Parler couramment une autre langue est toujours un plus. J’ai préféré le double diplôme à Erasmus, car la période d’immersion est plus longue et on obtient deux diplômes à l’issue.
Comment s’est déroulé votre cursus ?
Nous avons passé les 4 premières années à l’INSA Strasbourg et 3 semestres en Allemagne, dont deux à la Hochschule de Karlsruhe et un stage de 6 mois au 11e semestre. Au total, nous avons étudié 11 semestres au lieu de 10.
Comment s’est passé votre année de cours à la Hochschule ? Avez-vous rencontré des difficultés linguistiques ?
Claire – Ça s’est très bien passé. Nous avions une certaine appréhension car nous étions les premiers. Le fait d’être considérés comme des étudiants allemands m’a beaucoup plu. Je me suis très bien intégrée, la proximité avec les professeurs est vraiment intéressante. Ils étaient très ouverts et prêts à tout pour aider les étudiants.
Charlène – C’était un peu compliqué au début car je n’ai pas suivi DeutschINSA, je ne pensais pas en avoir les capacités. Mais au fil du temps, je me suis habituée et améliorée. Maintenant, je suis à l’aise en allemand.
L’approche de l’enseignement est-elle différente ?
Très différente. A l’INSA, nous avons 30 à 35 h de cours par semaine, sans compter les projets, tandis qu’à la Hochschule, nous en avions 12 à 15. J’étais un peu perplexe au début. Le travail personnel demandé est beaucoup plus important. Nous étions moins encadrés et avions plus de liberté.
Claire, vous avez suivi la filière DeutschINSA, en avez-vous ressenti les bénéfices ?
Oui, je suis arrivée avec un bagage linguistique que je ne soupçonnais même pas. Je n’ai pas eu de problèmes de vocabulaire. DeutschINSA a été très difficile. Au début, je ne comprenais rien aux cours de maths et physique en allemand. Je dois remercier mon enseignante, Mme Dietrich, qui insistait pour que nous assimilions des termes techniques.
Que vous a apporté cette expérience ?
Claire – Une grande ouverture d’esprit et l’envie de découvrir. Elle m’a montré que, lorsqu’on essaie, on peut s’adapter partout. Aucun d’entre nous n’a eu de difficulté à s’intégrer.
Grâce au stage, j’ai trouvé ma voie : la production d’énergie et les énergies renouvelables. Chez Widmann Energietechnik, une PME d’installation et de planification de solutions énergétiques innovantes, j’ai construit un simulateur pour développer un concept de bâtiment tertiaire énergétiquement autonome et économiquement viable. Ce projet m’a absolument fascinée. Professionnellement, je sais que je veux et que je peux travailler en Allemagne. Ma compétence franco-allemande peut être une chance pour moi.
Charlène – J’ai aussi trouvé ma voie, la recherche et développement en microsystèmes électroniques, suite à mon stage chez Micronas à Fribourg, un fabricant de circuits intégrés. J’ai étudié une puce pour développer un nouveau capteur de position angulaire, utilisé dans l’automobile. Ça m’a beaucoup plu. On m’a laissé beaucoup de liberté dans le développement de mon projet. C’est un milieu masculin, il y a très peu de femmes, mais je n’ai ressenti aucun souci ni aucune gêne.
Avez-vous un conseil à donner aux étudiants ?
Claire – C’est une expérience que j’ai adorée. Je ne peux que la conseiller. Il faut se faire confiance, la barrière de la langue n’en est pas une, elle ne dure pas longtemps, on finit par la vaincre.
Charlène – Qu’ils n’hésitent pas à se lancer, même s’ils n’ont pas suivi DeutschINSA ou un Abibac ! C’est une expérience qui apporte beaucoup, notamment sur le CV.
Propos recueillis par Stéphanie Robert
Charlène Dibourg et Claire Guillet ont toutes deux bénéficié du soutien de l’Université Franco-Allemande.
Photo à la une : Dibourg Charlène (photo : Stéphanie Robert) et Claire Guillet
1 commentaire
Fabuleux.