04
novembre
Par

Portrait de Yaay Mami Gay Diop, étudiante en 5e année de génie électrique par alternance à l’INSA Strasbourg.

Née au Sénégal, Yaay Mami Gay Diop a choisi l’alternance pour l’expérience en entreprise et l’autonomie financière. Elle partage son temps entre les cours à l’INSA Strasbourg et son travail chez Norske Skog Golbey, une papeterie près d’Epinal. Cette future ingénieure rêve de posséder sa propre centrale électrique.

Avec son 1,84m, des proches lui suggéraient d’être mannequin, mais c’est loin d’être le rêve de la jeune femme qui a choisi des études techniques et industrielles ! Un milieu assez masculin (13% de femmes dans son entreprise, 8% durant sa formation), dans lequel elle s’épanouit pleinement. Sa sœur est ingénieure mécanique, et visiblement l’éducation de ses parents n’y est pas étrangère. « Oui, une femme peut s’intéresser à une filière d’hommes. Mon père me disait qu’il fallait aller au-delà de ce qu’on nous dit de faire, explorer des zones inconnues. Ça ne m’a jamais gênée d’évoluer dans un milieu masculin, au contraire, ça motive davantage. En DUT, nous étions quatre filles sur 50 mais toujours parmi les premiers.»

Comprendre les coupures d’électricité

Avant d’entrer à l’INSA Strasbourg, Yaay Mami Gay Diop est venue en France après son bac pour obtenir son DUT en génie électrique et informatique industrielle à Valenciennes. Elle se souvient d’avoir choisi cette orientation pour comprendre les fréquentes coupures d’électricité au Sénégal et la rareté des énergies renouvelables. Curieuse, elle aimait déjà réparer ce qui pouvait l’être. Elle voulait poursuivre ses études après son DUT, mais nécessairement en apprentissage pour avoir un pied en entreprise, mais aussi pour gagner un peu d’argent et ne plus être obligée de travailler le week-end.

Après un échange Erasmus en Finlande, elle candidate à la papeterie Norske Skog Golbey. L’usine produit 600 000 tonnes de papier par an pour des journaux comme Vosges Matin ou La Voix du Nord et emploie 400 personnes. « Le site compte 70 ha, j’ai tout de suite été impressionnée par leurs machines et les lignes de papier. Mon tuteur et moi nous sommes tout de suite compris » dit-elle. Elle passe deux semaines à Golbey et deux semaines à l’INSA Strasbourg. « Je vois vraiment le lien entre les deux. J’ai par exemple apporté un équipement que je n’arrivais pas à réparer à un de mes professeurs, et nous l’avons démonté ensemble. Les cours élargissent le champ de vision, on voit tous les domaines du génie électrique, alors qu’en entreprise on reste dans un secteur donné. »

« J’ai vraiment progressé »

Elle constate aujourd’hui tous les bénéfices de l’alternance : « Si c’était à refaire, je foncerais sans hésiter. J’ai une meilleure vision du monde professionnel. J’ai commencé par faire du dépannage, et aujourd’hui on me confie des projets à 160 000€ pour lesquels je suis autonome. J’ai vraiment progressé. » Elle était par exemple chargée du renouvellement de la bobineuse, devenue obsolète. Elle a fait les recherches, organisé les réunions, contacté les prestataires, participé au choix du matériel, effectué les tests.

Elle envisage son avenir dans l’électronique, chez Texas Instruments par exemple. Avant de retourner au Sénégal pour rejoindre sa famille et y construire la centrale électrique dont elle rêve.

 

Stéphanie Robert

Dans les mêmes thématiques :

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués par un *

Vous êtes dans un espace d’expression institutionnel de l’INSA Strasbourg, veuillez ne pas y insérer de données relatives à votre vie privée ou contraire à l’ordre public et aux bonnes mœurs.